• Je reviens ici sur la magistrale scène finale de "There will be blood" de Paul Thomas Anderson :

    http://en.wikipedia.org/wiki/There_Will_Be_Blood

    "I'm finished" , qui peut se traduire à la fois par "j'ai fini" et "je suis fini" est la dernière phrase du film, prononcée à l'intention de son valet de chambre par le milliardaire du pétrole Daniel Plainview. La scène se déroule en gros ainsi : la valet introduit Eli Sunday auprès de Plainview, qui dort du sommeil de l'ivrogne à côté d'une bouteille vide; Eli,  fils de la famille Sunday que Plainview a escroquée en lui achetant son terrain à très bas prix alors qu'il était sûr de faire des profits gigantesques en exploitant son pétrole, vient vendre à Plainview les droits d'exploitation sur le dernier terrain où il reste encore du pétrole.

    Plainview, qui garde une rancune tenace envers Eli (qui était auparavant chef et inspirateur d'une secte "évangélique") le berne une dernière fois en lui faisant croire qu'il va accéder à sa demande d'argent (la scène se passe après la crise de 1929, et le scénario permet de comprendre que le très pieux Eli s'est compromis avec le monde de l'argent et est aux abois financièrement parlant), à une seule condition : qu'il avoue et prononce à voix haute :

     "Je suis un faux prophète et Dieu est une superstition"

    Eli Sunday finit par accepter, mais Plainview se moque alors de lui en lui disant qu'il ne veut pas acheter les droits d'exploitation du terrain, puisqu'il a déjà volé le pétrole qui s'y trouvait par la technique du "drainage" (il pompe le pétrole qui ne lui appartient pas à partir des puits se trouvant sur les terrains avoisinants, qui lui appartenaient). Puis il tue Eli à coups de bâtons, et à son valet venu s'enquérir de ses volontés il crie, avec un geste ambigu : "I'm finished". Musique somptueuse et fin du film.

    Cette scène est en apparence énigmatique, ce qui à mon avis est volontairement recherché, pour faire appel à notre réflexion "philosophique".

    Pourquoi Plainview, qui est vainqueur à tous les points de vue , en tout cas les points de vue du "monde capitaliste" (il a tout réussi, il est milliardaire, il a berné et humilié tout le monde, il triomphe), a t'il besoin de détruire tout ce qu'il a amassé et finir ses jours en prison en commettant un meurtre ?

    tout ça pour ça ?

    Certes on pourrait l'expliquer par son ivrognerie, qui est plus que suggérée, on sait que des excès réguliers d'alcool peuvent complètement détraquer l'esprit, et entrainer des crimes, des viols, ou des actes déments etc... le film de Paul Thomas Anderson se terminerait ainsi un peu comme une manchette de "France Soir" : "encore un drame de l'alcoolisme !" Mort de rire

    Cette explication ne me satisfait pas du tout, s'agissant d'un film qui doit être classé au tout premier rang pour la hauteur de vues et de pensées. Aussi vais je proposer la mienne, qui est d'ailleurs bien proche de tout ce qui a été dit ici dans plusieurs articles sur le thème du cinéma et du nihilisme moderne...

    Je dirai d'emblée que l'itinéraire de Daniel Plainview dans le film d'Anderson offre une image artistique frappante, bouleversante, de ce que les religions appellent l'enfer, ou la chute dans l'enfer : je ne saurais trouver meilleur exemple poétique que les vers grandioses de Milton au début de "Paradis perdu".

    Itinéraire de l'âme humaine vers l'enfer donc , et ce d'autant plus qu'il s'agit d'une parodie grotesque de l'itinéraire philosophique vers la sagesse dont nous avons parlé ici. Et l'on sait que Satan se plait à singer Dieu...Mort de rire

    (bien entendu, j'espère que l'on interprètera ces expressions "cum grano salis" : l'enfer dont je parle ici se trouve en ce monde où nous vivons, et "Satan" ne désigne que la tendance humaine inverse à celle que j'essaye de caractériser comme "itinéraire vers la sagesse").

    En effet, comprendre les superstitions comme superstitions, les prophètes comme "faux prophètes" , est une condition sine qua non de l'accès à la Raison. Et le jugement  "I am finished" pourrait se comprendre comme le constat de la finitude essentielle de toute démarche humaine "mondaine".

    La "compréhension" (plus qu'intellectuelle) de cette "finitude" entrainerait le passage à un autre plan, qui est d'après nous celui de la philosophie comme "science de l'Absolu" qui est pour nous Raison (contrairement aux autres approches dites "spirituelles" : Zen, soufisme, vedanta, qabbalah, etc..., avec lesquelles nous n'avons rien de commun).

    Pour me faire comprendre je me réfèrerai ici au livre "Du commencement en philosophie"  de Franck Fishbach, et ses interrogations sur les différences entre les approches d'Hegel et de Schelling, qui tournent autour de la question de savoir si la philosophie réclame un "saut abrupt" directement dans l'Absolu depuis la situation "dans le monde" qui est celle de nous tous , ou bien si elle offre une "chemin d'accès" vers elle même, une propédeutique, une médiation, en un mot si elle fait la courte échelle à ceux qui cherchent à s'orienter vers elle.

    En fait j'avoue que je n'en sais rien : mais à mon avis, si la transition vers une "vie nouvelle", dominée entièrement par la recherche de la sagesse, c'est à dire la philosophie, veut dire quelque chose, elle ne peut être que cela, ou en tout cas elle doit en passer par un tel constat sans appel, une sorte de "décision abrupte" qui est aussi celle qu'explique Spinoza au début de "Traité de la réforme de l'entendement" : si je dois rompre définitivement avec la poursuite vaine et destructrice des honneurs, des richesses et des plaisirs, où sont englués les hommes communs, cette poursuite qui me détourne de la recherche de la sagesse, alors je dois à un moment ou à un autre formuler un tel jugement dans une "claire vision intuitive" qui selon le bouddhisme (par exemple) se situe "au délà de la compréhension intellectuelle" mais qui pour nous, qui sommes tout sauf bouddhistes, en constitue la fine pointe.

    Mais la différence avec la situation de Daniel Plainview dans le film d'Anderson saute aux yeux : en aucun cas la voie philosophique ne doit permettre, ni même suggérer, la violence ou le meurtre... à la rigueur elle peut permettre le suicide, si l'on "comprend" de manière claire que compte tenu de la situation (biologique par exemple, en cas de maladie incapacitante) l'acheminement vers la Raison qui constitue le but proposé est absolument impossible. Mais c'est, philosophiquement parlant, la seule condition où le suicide est possible (non pas autorisé, car une telle notion n'a aucun sens s'agissant de philosophie, qui n'a rien  à voir avec les idolâtries appelées religions et leur commandements ou interdictions); par contre le meurtre ne saurait en découler, puisque par définition la situation réelle d'autrui est au delà de ma compréhension certaine : je peux comprendre et juger avec certitude que compte tenu de ma vie passée la poursuite de la philosophie me sera impossible, et en tirer les conclusions en me suicidant; par contre je ne saurais formuler un tel jugement concernant autrui.

    Mais alors la question définie plus haut se pose avec toute sa force : pourquoi commet il ce meurtre ?

    Ici il me semble que la "réponse" donnée par le  film est en gros que l'essence du capitalisme moderne (anglo-saxon) est la violence et le meurtre. Daniel Plainview tue Eli parce qu'il y va de son "être réel" même, son "essence " précédée par son existence qui est toute sa vie précédente, celle que dépeint le film et qui commence trente ans avant, en 1898.

    Certes les "loups" (ceux qui réussissent, sans se poser trop de problèmes de conscience, ou disparaissent corps et biens) sont entièrement différents des "moutons" (ceux qui pour masquer leur lâcheté et leur incapacité , ou plutôt impuissance à "tout risquer sur un seul coup de dés", se réfugient derrière des commandements moraux ou religieux imaginaires). Et, comme l'a dit Nietzsche (ou Gurdjeff), le destin du loup est de manger le mouton, tout comme celui du mouton est d'être mangé par le loup... mais pourquoi le loup montrerait il cette hargne, une fois que ses "appétits" sont satisfaits ?

    C'est que l'image "animalière" trouve, comme toujours, ses limites.... jamais l'être humain ne se laissera peindre tout à fait en animal.... parce qque jamais, dans la vie humaine, les "loups" ne seront vraiment satisfaits...contrairement, peut être, aux moutons ? Mort de rireClin d'oeil

    et, en l'occurrence, le "loup" en veut aux "moutons" parce qu'il sait bien, ou plutôt parce qu'il "sent" bien, qu'ils "hériteront la terre" car eux sont les justes, et surtout eux seront toujours les plus nombreux, l'écrasante majorité, pour des raisons faciles à comprendre....et que donc les "loups" ne laisseront aucune trace dans l'histoire, dont les récits seront toujours écrits.... sinon par, en tout cas pour , les moutons !Mort de rire

    Et j'ajouterai aussi, pour en finir avec ces questions, et en bémol à ce que j'ai dit un peu plus haut, que la plus grande partie des suicides qui ont lieu dans notre monde contemporain n'ont rien à voir avec la philosophie, et sont pure violence ("les violents envers eux mêmes" comme dirait Dante).

    Je suis entièrement d'accord avec cette conclusion du film d'Anderson, et y vois son intérêt majeur....

    "There will be blood" doit être compris comme une fresque infernale d'une beauté et d'une force saisissantes, une sorte de "Divine comédie" mais qui serait limitée à l'enfer, sans les deux autres parties "purgatoire" et "paradis"...et ceci doit nous faire réfléchir, car nul doute qu'il n'y ait là aussi un dessein du réalisateur.

    C'est un film qui vient à son heure, en 2008, au moment où le "capitalisme mondialisé et globalisé" est en train de fracasser  toutes les digues qui lui opposaient une certaine résistance, encore, pour tout emporter sur son passage... la seule image que je trouve dans la littérature pour dépeindre une telle frénésie de violence et de désespoir nihiliste est celle de la fin de "La mort dans l'âme" (le dernier des trois romans des "Chemins de la liberté" de Sartre), avec ce train fou lancé à tioute allure vers l'anéantissement final.

    Et c'est aussi un film qui est loin de si situer dans une sorte d'abstraction qui serait celle de l'art, selon certains, et de sa pureté "immaculée"...Clin d'oeil

    car l'on sait que l'essor d'Hollywood, dans les années 20 et 30, est dû largement aux fortunes "pétrolières" des magnats de la côte ouest : ainsi par exemple le milliardaire Howard Hugues, dont le film "Aviator" de Martin Scorcese raconte la vie, et qui est à l'origine de nombreux films et productions de ces années là (jusque dans les années 50 encore) avait il hérité sa fortune de l'exploitation du pétrole... pétrole où la notion de "finitude" prend tout son sens, puisque nous sommes confrontés, à l'horizon de la fin du 21 ème siècle, à la "fin du pétrole"...

    doit on voir en ce film un nouvel exemple du fait que "là ou se situe l'extrême danger, là croît aussi la plante qui sauve" (à Hollywood donc, puisque le film de Paul Thomas Anderson est aussi  un film "grand public", une superproduction) ??

    on le pourrait certes, et cette constatation prend  d'autant plus de force qu'il n'est pas vrai, cette fois, que "cette maladie n'est point à mort"...


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  • La photo ci dessus est celle de la prostituée japonaise Abe Sada Horreur !, qui en Mai 1936 étrangla son amant Kichizo Ishida, au cours d'un "marathon d'amour", puis l'émascula : elle fut arrêtée plusieurs jours plus tard, portant les "parties intimes" de son amant sur elle.

    Cette photo (qui montre Abe Sada au milieu des inspecteurs de police qui l'interrogèrent suite à son arrestation) est proprement incroyable, on y perçoit nettement le bonheur de cette femme (qui n'a pas tué par jalousie, mais par amour, et aux policiers qui l'interrogèrent parla de son bonheur total, une sorte d'illumination semblable à celle promise par le Zen) et l'admiration-fascination qu'elle suscita dans le public, y compris les policiers et les juges, elle ne fut condamnée qu'à 6 ans de prison, et fut libérée au début des années 40... elle est morte semble t'il entre 1987 et 1989, et put donc sans doute connaitre le fameux film "L'empire des sens" (1976) de Nagisa Oshima, qui raconte son histoire. Je préfère d'ailleurs, pour des raisons que l'on comprendra bientôt, le titre japonais de ce film "Ai no corrida", ce qui signifie littéralement "la corrida de l'amour".... il me semble que Nougaro a fait aussi une belle chanson sur la corrida et le supplice du petit taureau, et aussi une autre où il dit, de façon assez expressive; à propos des hommes et des femmes et non plus des taureaux  : "elles sont la flèche, et nous la cible"

    Voir aussi sur Abe Sada:

    http://en.wikipedia.org/wiki/Sada_Abe

    la voici sur une photo prise en 1969:

    Pourquoi parler de cette femme dans un article qui porte sur Paul Thomas Anderson et  son dernier film "There will be blood" ?

    http://en.wikipedia.org/wiki/There_Will_Be_Blood

    C'est qu' on peut reconnaitre des liens entre ces deux histoires :celle d'Abe Sada, racontée par Oshima, est réelle, je ne sais pas si celle du film d'Anderson l'est, mais peu importe car ce film parle de la réalité, en l'occurrence celle du capitalisme américain moderne (pétrolier) dont l'essence profonde est : le meurtre. Un autre film qui parle du sens profond de ce que l'on appelle "mondialisation" est "La question humaine" de Nicolas Klotz, à propos duquel j'avais rédigé un billet :

    http://www.blogg.org/blog-64760-billet-la_question_humaine__ou_la_lumiere_fossile_de_la_shoah-664822.html

    et dont son réalisateur dit ceci :

    "On tente de montrer que l'époque moderne s'est construite dans la lumière fossile de la Shoah; elle est empreinte de sa violence".

    Ou, en d'autres termes (les miens) : la victoire en 1945 de la civilisation sur la barbarie nazie est une victoire à la Pyrrhus... on peut d'ailleurs aussi s'interroger sur la nécessité de détruire Dresde (en février 1945), ou d'utiliser l'arme nucléaire contre le Japon en Août 1945.

    Qu'est ce qui est frappant dans le film de Paul Thomas Anderson  ? la scène finale, comme souvent, et sa dernière phrase, prononcée par le héros, milliardaire ayant fait fortune dans le pétrole : "I am finished" (traduisible à la fois par "j'ai fini" et "je suis fini"). Je ne vais pas raconter le film, mais je rappelle juste ici que lors de cette scène admirable il force son "rival" , un chef de secte "évangélique" qui, pris dans la tourmente de 1929, vient l'implorer de l'aider financièrement, à hurler : "Je suis un faux prophète et Dieu est une superstition"... puis le tue. Le film raconte l'itinéraire de l'âme de Daniel Plainview le pétrolier vers l'enfer : "je n'aime personne, je veux me séparer des autres hommes" dit il de lui même. C'est cela l'enfer : l'impossibilité absolue d'accéder (peut être, un jour ?) à l'absolu désintéressement de l'amour dont je parle à propos de la philosophie de Léon Brunschvicg et de la conversion spirituelle qu'il décrit et permet à ceux qui suivent son enseignement. Mais cet "amour" n'a rien à voir avec celui (sexuel) dont on parle généralement, et qui est celui qu'Abe Sada a poussé jusqu'à son paroxysme.

    Le voilà, le lien...

    quant à l'amour chrétien, il n'est pas non plus le véritable amour absolu que promet la philosophie, la vraie philosophie, celle de Platon , Spinoza, Descartes, Einstein  ou Brunschvicg : car il n'a pas su, ou pas pu, rompre avec l'autre amour, l'amour sexuel. La tragédie du christianisme est de n'avoir pas pu réaliser son programme, qui est dans l'Evangile de Jean, et d'avoir ultimement mené à l'Islam, puis au nazisme 14 siècles plus tard... puis à la mondialisation contemporaine, qui est création d'un pseudo-monde, désastre ultime, où se perd tout espoir d'humanité, totu espoir d'accéder un jour à l'amour absolu entre les hommes... qui est donc réalisation du programme infernal nazi !

    C'est aussi ce que reconnait Thomas Mann qui termine son livre "La montagne magique" sur une scène de l'enfer de 1914 où il abandonne son héros Hans Castorp :

    "l'Amour s'élèvera t'il un jour ?"

    après une autre guerre mondiale, les camps d'extermination, Hiroshima, les tueries du GIA, le génocide rwandais, le 11/ 09, on peut certes se poser la question...

    Il est totalement imbécile d'écrire, comme je l'ai lu à propos de "L'empire des sens", que l'histoire racontée est progressiste en ce qu'elle raconte la prise de pouvoir  progressive d'une Geisha, une esclave en quelque sorte,  sur son "Maitre" : Hegel plus la fellation en somme ? Mort de rire

    Quelle est la signification profonde de l'acte , en apparence insensé, d'Abe Sada ? certainement pas celle, pseudo-rationalisée, qu'elle offre elle même aux interrogateurs : "je l'ai tué par amour, pour l'avoir éternellement pour moi seule, j'étais devenue folle d'amour pour lui"... en même temps on doit convenir qu'elle a au moins le courage de dire la vérité : elle l'aimait parce que c'était pour elle un amant extraordinaire, elle ne se lassait pas de faire l'amour avec lui et l'a peu à peu "vampirisé", le coupant de tout lien avec sa famille (il était marié), sa profession...

    autre lien avec Daniel Plainview  ! quand il dit de lui même que l'esprit de compétition (capitaliste) l'a peu à peu coupé du reste de l'humanité, qu'il déteste, et dont il veut se "séparer" radicalement grâce à l'argent qu'il a amassé (et il réalisera cela jusqu'au bout, allant jusqu'à chasser son fils)...

    Abe Sada ne doit pas non plus être conçue comme réalisant les thèses de Georges Bataille (un mystique, catholique) sur l'érotisme, affirmation de la vie jusque dans la mort, permettant de "retrouver la continuité perdue entre les êtres" (on notera la dialectique qui s'instaure peu à peu entre continu et discontinu, lien et séparation).

    Non, l'histoire d'Abe Sada est tout simplement une fantastique régression aux temps immémoriaux du matriarcat et des "grandes déesses omnipotentes", ces temps où la femme avait droit de vie ou de mort sur l'homme, qu'elle utilisait comme un "pénis anonyme". Les "prostituées sacrées" sont une "trace" de ces anciens temps ("in illo tempore") , et les geishas japonaises sont certes la forme moderne la plus "fidèle" à cette tradition antique. De même il existe encore des tribus où le "mari" n'a le droit de "visiter sa femme" (qui a droit à plusieurs maris) qu'à la nuit tombée,... puis il doit vite se sauver avant la venue du jour...

    On sait que les prophètes d'Israel n'ont eu de cesse de mettre fin au règne de ces prostituées sacrées; ont ils réussi ? c'est une autre histoire !

    De toutes façons, de mon point de vue, les choses sont claires : le monothéisme patriarcal (judeo-christiano-islamique) n'est qu'en entre-deux, la Grande Mère gagnera toujours sur le dieu patriarcal...comme nous commençons à le soupçonner.

    L'histoire d'Abe Sada n'est en rien progressiste : son intérêt exceptionnel est de nous montrer de quoi nous devons "partir", et nous séparer radicalement (l'amour sexuel, qui nous reporte aux anciens temps "primitifs", "orientaux") pour accéder, peut être, un jour, à l'absolu désintéressement de l'amour (philosophique), qui ne peut naitre que de l'expansion infinie de l'Intelligence et de la "conversion spirituelle philosophique".

    Pour cela, nous devons rompre aussi radicalement avec la catastrophe du Gestell techno-scientifique, né au 18 ème siècle de la rupture entre science et philosophie, et avec le capitalisme moderne "globalisé" qui en est issu, et donc la violence s'est construite récemment "dans la lumière fossile de la Shoah"..

    qu'arrive t'il a Kichizo, l'amant d'Abe Sada ? il perd peu à peu son identité, son nom, régressant jusqu'à accepter la mort par la main de sa maitresse et devenir un "phallus anonyme" qu'elle pourra couper et porter sur elle (en elle, en fait Clin d'oeil)  pour réaliser la fusion totale de deux êtres, l'androgynie mythique primordiale (qui est aussi celle d'Adam dans la Torah).

    Mais ce genre de régression dans le mythique et la mystique sexuelle (féminine, matriarcale, lunaire , orientale , asiatique) n'a rien à voir avec l'unité spirituelle promise par le rationalisme occidental , solaire, et sa spiritualité virile, qui est celle d'un Descartes et de son oeuvre "initiatique"... et il me semble bien que le Japon a finalement choisi l'Occident, et que ce fut le sens de cet autre "acte" extraordinaire, insensé en apparence, le suicide traditionnel de Yukio Mishima en 1970 ...mais je m'avance peut être un peu trop... et d'ailleurs les USA n'ont rien à voir avec ce qu'est le réel Occident...

    voilà, tout cela est un peu embrouillé... pour résumer en quelques mots, et "synthétiser" : capitalisme moderne mondialisé (et donc pseudo-Occident soi disant démocratique et émancipateur) et régression "asiatique" aux temps mythiques primitifs (avant le monothéisme) sont "la même chose", et ils sont "la même chose" que le nazisme, qui lui aussi rêvait d'un retour au paganisme et aux temps primordiaux.

    Dit comme cela, c'est peut être un peu trop "simplifié" et synthétique, et cela devient peut être un peu...scandaleux. Tant pis ! de toutes façons cela ne pourra pas rivaliser avec le scandale qu'a déclenché l'Empire des sens Mort de rire

    en aucun cas la solution à la tragédie (la question ?) humaine, si elle existe (et on peut certes se demdander si cette "question" est susceptible d'une réponse, puisque ce n'est rien d'autre que celle du sens de "être"), ne peut être trouvée dans un "retour". Elle est "en avant", et sous condition d'une rupture absolue avec les temps "d'avant le 17 ème siècle"...ou bien peut être d'avant la philosophie, en incluant en celle ci la philosophie scolastique occidentale ? peut être....

    Et "Punch drunk love" dans tout ce fatras, me demandera t'on ?

    c'est le film précédent réalisé par Paul Thomas Anderson en 2002, un film absolument "non racontable"; un film extraordinaire ajouterai je...

    http://archive.filmdeculte.com/film/film.php?id=263

    http://en.wikipedia.org/wiki/Punch-Drunk_Love

    il faut le voir en relation avec "There will be blood" : ce dernier film permet de comprendre pourquoi la "belle histoire" de "punch drunk love", celle d'un homme qui trouve la force intérieure de "tracer sa voie dans l'Etre" et de briser tous les carcans qui l'emprisonnent grâce à l'amour d'une femme, pourquoi cette "belle histoire" n'est justement qu'une...belle histoire. Un mensonge.

    Car l'amour entre homme et femme trouve sa vérité ultime dans...Abe Sada .

    Ce qui ne veut pas dire heureusement que toute les histoires d'amour, qui "finissent mal en général", se terminent comme celle de l'Empire des sens ! non ! je vous rassure ! et faire l'amour c'est quand même bien agréable n'est ce pas Mort de rire

    mais quand même...une fois qu'on connait cette histoire....et que l'on sait qu'elle donne la "clé" pour comprendre ce qu'est l'amour sexuel, donc l'amour entre homme et femme (ou entre homme et homme, femme et femme, ne soyons pas politiquement inccorects !Mort de rire) et ce que donc n'est pas l'amour absolu promis par la philosophie... peut on faire l'amour comme "avant" ?

    je me borne à cette suggestion Clin d'oeil

     

     


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  • Un communiqué du Collectif de défense des sans-tickets

    Le C.R.A.D.E.S ("Collectif républicain antifasciste de défense des étrangers sans-tickets") nous demande de mettre en ligne ce communiqué qui est en même temps un vibrant appel en faveur des idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité qui ne peut laisser aucun républicain indifférent; nous nous empressons donc de diffuser ce texte, car quand il s'agit de lutter contre le fascisme, le racisme, la xénophobie et l'islamophobie nous répondons toujours : "présents!"

    Nous appelons en même temps non seulement à continuer le combat (comme on disait en 1968, dont cela va bientôt être le quarantième anniversaire : "ce n'est qu'un début continuons le combat!") mais à l'élargir ! car une fois régularisés tous les sans papiers et tous les sans tickets, il faudra bien se tourner, dans une optique délibérément humanitaire, vers les sans-travail, affublés du nom de "chômeurs" voire de "feignants" par une certaine presse réactionnaire et raciste, mais aussi vers les sans-argent, c'est à dire les pauvres. A partir de quand est on pauvre ? facile ! on est pauvre quand on ne peut pas se payer tout ce qu'on désire!

    Et je dirais même que là est la pierre angulaire du combat pour l"émancipation : car si vous êtes sans-papiers,sans-travail ou sans-tickets mais pas sans-argent, vous n'avez aucun problème, puisque vous pouvez vous acheter autant de tickets que vous voulez, et l'absence de travail (c'est à dire, osons le dire, d'emmerdements) vous permet de jouir plus complètement de votre argent. Ainsi, comme l'avait je crois diagnostiqué Lénine, la solution de tous les problèmes de la société consiste à donner de l'argent à ceux qui n'en ont pas assez, c'est à dire à ceux qui en demandent ! d'ailleurs tel était aussi le sens de ces fameuses réflexions à propso du problème de la pauvreté qui comme par hasard ont été inventées en France : "s'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche!" et aussi le conseil donné aux pauvres de tous les pays : "enrichissez vous !". Telle est donc la solution finale que nous préconisons pour ce douloureux problème de la misère, et je suis heureux de voir là un premier aboutissement des travaux entamés sur ce blog : pour mettre fin à la misère, il suffit d'éliminer complètement tous les pauvres...en leur donnant autant d'argent qu'ils veulent !

    voir aussi :

    http://cst.collectifs.net/

    http://1libertaire.free.fr/FThonier01.html

    http://metro.samizdat.net/article.php3?id_article=150

    http://nopasaran.samizdat.net/article.php3?id_article=361

    http://www.collectif-rto.org/spip.php?article134

    Vous !

    oui vous qui payez régulièrement votre titre de transport : ticket de métro, de bus, de train, coupon de "carte orange", rechargement de passe Navigo...

    avez vous pris conscience de la chance insigne que vous avez de pouvoir ainsi voyager le coeur serein, de pouvoir lire, écouter de la musique, regarder le paysage, converser avec les autres passagers, sans craindre à tout instant un contrôle inopiné et brutal de votre titre de transport ?

     savez vous qu'il existe en France, pays des droits de l'homme, une population qui vit dans la peur et l'angoisse quotidienne d'emprunter les transports en commun, car elle n'achète pas son titre de transport ? avez vous conscience d'être des privilégiés par rapport à ces malheureux ?

    ces gens qui sont vos voisins, et vos frères en humanité, ce sont les "sans-tickets", soumis à toute heure du jour  à l'arbitraire d'un contrôle, souvent au faciès...

    est il admissible en démocratie qu'une partie de la population n'ait pas les mêmes droits que les autres ? et notamment , le droit de voyager tranquillement, sans craindre à tout instant une agression de la part des agents (appelés "contrôleurs") payés par la SNCF et la RATP afin de terroriser les sans-tickets, ce qui constitue une discrimination inadmissible et déclarée illégale par la Cour de justice européenne ?

    Mais ce qui est absolument intolérable, c'est que les nouvelles lois du gouvernement Fillon-Sarkozy rendent depuis quelques mois la vie des sans-tickets de plus en plus difficile, alors que sous les gouvernements précédents elle n'était déjà pas rose, et même sous Jospin, un homme d'ailleurs connu pour son mépris affiché envers les sans-tickets.

    Les contrôles sont de plus en plus fréquents, et ont lieu à toute heure du jour et souvent très tard le soir, alors qu'auparavant les sans-tickets pouvaient "souffler un peu" (ce qui est humain !) avant 9 heures du matin et après 19 heures le soir. 

    Les "contrôleurs" sont vêtus d'uniformes verts de gris et parlent fort, d'une voix rauque, en exigeant de voir les titres de transport, ou en cas d'impossibilité, les documents d'identité, ce qui rappelle les heures les plus sombres de l'Histoire, et notamment la période de Vichy, et ils vont par groupes de 10 ou plus, ce qui induit un effet de terreur sur les sans-tickets, qui sont de plus en plus isolés et qui, bien souvent, par peur ou par ignorance juridique, n'osent pas faire valoir leur droit de voyager aux frais de la princesse France; de plus ces groupes, ou plutôt milices, de contrôleurs sont accompagnés de policiers en nombre, surarmés et violents, et alors une bavure raciste contre les sans-tickets devient hélas probable.

    Mais il y a pire : l'entrée des gares ou des stations est bien souvent "protégée" (ou plutôt interdite aux sans-tickets, ce qui constitue une violation inqualifiable des droits de l'homme et de la Constitution) par des barrières très difficiles à franchir quand on n'a pas de passe magnétique!

    et il se produit régulièrement des accidents très graves, des sans-tickets tombent et se blessent gravement en essayant d'escalader et de franchir ces "murs de la honte".

    Et la Sécurité sociale refuse souvent de prendre en charge les soins, lors de ces accidents qui devraient au minimum être considérés comme des accidents du travail.

    Une discrimination d'autant plus intolérable qu'elle concerne un bien précieux entre tous : la santé !

    car, comme on dit : quand la santé (ou le bâtiment) va, tout va !

    Le mur de Berlin a été abattu en 1989 : et voilà que la France, pays de la révolution de 1789,  deux siècles avant l'Allemagne donc, voudrait dresser de nouveaux murs par milliers, comme en 1968 , 24 ans après la libération de Paris donc, certains voulaient créer des "petits Vietnam par milliers" ?

    Il faut aussi parler d'une nouvelle tentative de flicage généralisé de la population que Staline, Goering, Mao ou Pol pot n'auraient pas désavouée !

    Le "passe Navigo", qui va sous peu prendre la place de la vieille et sympathique "carte orange", va permettre aux pouvoirs publics de constituer un fichier nominatif informatisé et automatisé de la population qui non seulement permettra une répression inouïe des sans-tickets (même plus besoin de contrôleurs, les amendes seront établies automatiquement, par la machine, sans aucune possibilité de contrôle cette fois, car pour l'ordinateur pas de contrôleurs !) mais aussi contre les autres minorités victimes du racisme.

    N'a t'on pas déjà connu ça en France dans les années 1940-1944 ? alors que cherche t'on ? organiser de nouvelles rafles de sans-tickets, que l'on regrouperait dans les stades parisiens avant de les envoyer dans des camps de travail ou d'extermination, voire pire ?

    Encore un cran plus loin dans l'horreur totalitaire : les pouvoirs publics et l'administration, lors de campagnes de propagande qui plairaient fort à Goebbels et qui constituent de véritables appels à la haine et à la violence, essaye de déconsidérer les sans-tickets en les traitant de "fraudeurs" !

    On sait où mène ce genre de tentations totalitaires : on commence aujourd'hui par les sans-tickets, et demain à qui le tour ? les noirs...les arabes... les homosexuels..les musulmans...puis les juifs !

    Non, plus jamais ça !

    c'est dès aujourd'hui que tous les ennemis du fascisme, du racisme, de la xénophobie et de l'antisémitisme doivent se mobiliser et prendre la défense des sans-tickets.

    Des actions très simples sont possibles à tout un chacun: ainsi par exemple,quand vous voyez un malheureux sans-tickets tenter d'escalader une barrière, aidez le, donnez lui votre ticket, et allez à pied (la marche est recommandée par la médecine). Ou bien si vous voyez des contrôleurs, prévenez les sans-tickets... à cet effet, afin de les reconnaitre, un badge "touche pas à mon pote sans-ticket" sera bientôt largment diffusé.

    Tous nous pouvons vivre ensemble : travailleurs, chômeurs, oisifs, sans-tickets qui ne payent pas leur transport ou "avec tickets", riches, pauvres, cons, intelligents, "sans femmes" ou séducteurs "ayant sans arrêt un ticket", etc......tous nous pouvons et nous devons coexister avec nos différences, dans la paix, l'harmonie et la bonne humeur, et demain pourquoi ne raserait on pas gratis ?

    Pour la régularisation immédiate de TOUS les sans tickets..

    Bien sûr, il faut bien, dans un état de droit, que la loi s'applique, et celle ci prévoit des amendes en cas d'absence de titre de transport...

    mais la régularisation immédiate de TOUS les sans tickets est un impératif humanitaire, au même titre que celle des sans papiers, ou bien la distribution de soupe au lard le jour de la Saint Glinglin.

    En aucune façon le pays des droits de l'homme, la France, ne peut fermer son coeur et ses frontières, et condamner de pauvres gens à payer des amendes qui peuvent s'avérer très fortes si l'on n'y prend garde...d'autant plus que s'ils ne payent pas, les huissiers entrent dans la danse, en compagnie du commissaire de police, du serrurier, des CRS, et c'est l'effraction, le viol du domicile privé, la vente forcée des meubles, la saisie arrêt... bref une rupture complète et flagrante avec tous les acquis démocratiques et sociaux depuis deux siècles.

    Nous demandons donc, dans un premier temps, la régularisation immédiate, séance tenante, de TOUS les sans tickets, de TOUS car si quelques uns n'étaient pas régularisés, cela constituerait une discrimination inacceptable, qui nous ferait reculer 20 ans en arrière, au temps de l'apartheid..

    Cette mesure humanitaire et de bon sens implique que toutes les amendes dûes soient automatiquement supprimées, et que des titres de transport valables partout sur le territorie soient gracieusement fournis par l'Etat à TOUS les sans tickets...

    ceci sans préjudice des nouveaux sans tickets qui pourraient se manifester dans l'avenir, et qui eux aussi devraient être immédiatement régularisés.

    ainsi, et ainsi seulement, la France sera à la hauteur de sa réputation de pays de cocagne et des droits universels pour tous.

    Afin de faire reculer la haine et le racisme anti-sans tickets, organisons le 1er Mai prochain une grande journée "tous dans la rue-personne dans le métro".

    C.R.A.D.E.S (Collectif  républicain antifasciste de défense des étrangers sans-tickets)


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  • L'essence de  l'humanité, dont la "réalisation" peut être appelée "la religion véritable" (qui n'a rien à voir avec "les religions" que nous connaissons, qui en sont les "ennemies"), a été caractérisée ici comme l'expansion infinie de l'intelligence (au moyen de la science et de la philosophie véritables) allant de pair avec l'absolu désintéressement de l'amour (là encore, le terme est un chausse-trappes : l'amour dont nous parlons n'a rien à voir avec l'amour sexuel, encore moins avec le "grand amour romantique", qui n'est qu'instinct sexuel déguisé sous de "splendides atours"....plus ou moins splendides d'ailleurs, allant des chansons de troubadours aux chansons de ...Johnny Halliday); nous avons aussi démontré que l'absolu désintéressement de l'amour ne saurait naître que grâce à l'expansion libre (et donc infinie, puisque l'on a l'équation Intelligence = Infini) de l'intelligence ... si l'amour prétend se passer de l' intelligence discriminatrice, on est chez l'Abbé Pierre (paix à son âme!) ou chez Mgr Gaillot.... voire chez Madonna !

    On prendra une vue exacte de la situation désespérée de l'humanité actuelle si l'on constate ce fait indéniable, qu'elle a (et spécifiquement en France) remplacé l'expansion infinie de l'intelligence par l'expansion illimitée de la connerie (et l'on sait que la connerie humaine donne une idée assez claire de cette notion métaphysique abstruse qu'est l'Infini, ce que reconnaissait d'ailleurs le général de Gaulle , paix à son âme à lui aussi, quand, à quelqu'un qui parlait d'exterminer les cons, il répondait avec son accent inimitable : "Vaste programme !").

    Quelques exemples dans l'actualité récente:

    - l'autre soir, qu'est ce qui vient en tête du JT, pour plusieurs minutes ? le train Eurostar bloqué toute une nuit en rase campagne.... lalors qu'il y avait toute une actuzalité bien plus importante..le football par exemple !

    les journalistes sont à l'arrivée,à 9 heures du matin à Gare du Nord, impatients de remplir leur "devoir de vérité" (ils n'ont quand même pas poussé la conscience professionnelle jusqu'à se rendre dans la Somme, au milieu de nulle part, à 4 heures du matin, là où le train était bloqué !)... et c'est la litanie des plaintes...tous français, les "geignards" ! à les entendre, c'est un scandale qui dépasse l'affaire Dreyfus ! ils ont souffert quasiment comme les poilus à Verdun ! ils vont faire un procès ! 1500 euros d'indemnités par passager réclamés !

    - les Jeux olympiques ! ah l'idéal olympique ! les chinois ! ah les méchants chinois, et les gentils bouddhistes  tibétains ! ceux qui peuvent souffler c'est les méchants sionistes, ils ont quelques semaines de rémission, ils ne ssont plus numéro 1 au hit parade d'ennemis de la liberté et du genre humain! on dit merci qui ? merci Mao !

    Un qui mérite d'être cité comme le "grand chevalier des droits de l'homme" qu'il est, c'est Robert Mesnard, le président de "Reporters sans frontières" (subventionnée par le département d'Etat américain ). Vu son intelligence qui laisse loin derrière Einstein, ce doit être lui qui est à l'origine de ce slogan que l'on a vu fleurir au dernier cross de Paris :

    "Je cours, mais sans piétiner les droits de l'homme"

    alors là je reste  bouche bée ! il fallait oser ! et quel courage face aux méchants "fachos" (on les reconnait à leur crâne rasé, leur faciès typé islamophobe de légionnaire buveur de bière) qui ont fait inscrire "droits de l'homme" sur leur paillasson, là où ils vont s'essuyer les godasses une fois leur jogging matinal terminé ! oui vraiment, ils est minuit moins cinq, merci RSF ! il est vrai que certains pisse froid veulent ternir cet homme qui eet quasiment un saint, mais ils n'y arriveront pas :

    http://www.rue89.com/2007/08/26/quand-robert-menard-de-rsf-legitime-la-torture

    avec ce slogan on était déjà très haut , mais le mur du con est carrément franchi avec le médaillon que devaient porter les athlètes français aux JO, pour faire entendre leur "différence" :

    "Pour un monde meilleur"

    alors là vraiment...."c'est du lourd" comme on dirait en banlieue! non, il fallait avoir l'idée ! c'est quand même pas courant, alors que des hordes de méchants se sont fixés pour but "un monde pire de jour en jour" ! là encore quel courage ! cela fait penser au personnage de la chanson de Jacques Brel, dans les années 70, qui prouve son non-conformisme et son héroïsme en criant "Paix au Vietnam" quand il sort d'un bistrot.

    mais laissons l'olympisme et revenons aux chinois... ne parlons pas trop de cette athlète chinoise handicapée en fauteuil roulant qui portait la flamme et a failli se faire molester par les "amis des droits de l'homme"! passons directement aux déclarations dans l'émission de Paul Amar, "Revu et corrigé", de l'excellent artiste Véronique Jeannot, celle qui fait de la pub pour fruit d'Or, parait  il convertie au bouddhisme (c'est encore plus tendance que le soufisme, pensez, Richard Gere est bouddhiste, alors qu'attendons nous ? ) qui déclare que "les tibétains sont noyés sous une invasion de chinois"... on a donc là une "amie des droits de l'homme" qui s'élève contre l'immigration... mais attention, ne pas se tromper, on parle de l'immigration chinoise au Tibet...par contre si elle avait dit la même chose à propos de l'immigration chinoise en France...(je n'ose même pas imaginer qu'elle ait pu dire cela à propos d'autre immigrations, comme maghrébine ou africaine Mort de rire). Mais Véronique ne perd pas le Nord!

    là encore quelques "fachos" réactionnaires essayent de faire diversion, disent que les bobos de gauche qui manifestent sont des cons qui ne connaissent rien à la Chine ni au Tibet, que le Tibet avant l'invasion communiste en 1949 vivait sous un système féodal de castes, que le bouddhisme tibétain est une "religion" qui sacralise tous les aspects de la vie quotidienne, tout comme l'Islam des Talibans, que les femmes y sont mariées de force, que si les partisdans de la "liberté pour le tibet" gagnaient cela aboutirait à  une épuration ethnique massive,etc...mais ils ne trompent personne, ces "tigres de papiers" ... et en tout cas pas le Maire de Paris, ce grand défenseur de la laïcité qui propose de faire le Dalaï Lama "citoyen d'honneur de Paris".

    Demandons nous juste pourquoi les "amis des droits de l'homme" ne manifestent pas à proopos de la situation des Serbes et des Tsiganes du Kosovo ? et au fait que devient Ingrid Bettancourt ? plus personne n'en parle avec ces maudits chinois ....

    mais allez, laissons là ces chinois, comment peut on être chinois, je vous le demande un peu....ajoutons juste que ces manifestations anti-chinoises n'ont rien à voir avec la peur diffuse de l'opinion devant la mondialisation et l'invasion des produits chinois... mais non voyons ! c'est la liberté religieuse et les droits de l'homme..

    passons à la "religion de paix et de tolérance" ...

    quelques entrefilets sur les blogs :

    Ehsan Jami, l'apostat de l'Islam  vivant aux Pays Bas, qui voulait faire un film sur la vie sexuelle de Mahomet (gageons que cela aurait laissé loin derrière les films pornos les plus scandaleux)... eh bien il ne le fait plus , et il ferme son organisation, sous la menace:

    http://www.bivouac-id.com/2008/04/20/sous-la-menace-ehsan-jami-ferme-son-organisation-d%e2%80%99ex-musulmans-aux-pays-bas/

    toujours sur Bivouac-Id : émeutes au Nigeria, des commerçants musulmans tentent de lyncher un commerçant chrétien....menaces d'attentats au Royaume Uni...

    et puis les déclarations d'Erdogan, orfèvre en la matière, selon lesquels il n'y a pas d'Islam modéré :

    http://www.bivouac-id.com/2008/04/20/erdogan-lexpression-islam-modere-est-laide-et-offensante/

    c'était le même Erdogan qui avait dit que l'assimilation des turcs en Allemagne est un "génocide culturel"... on ne sait pas s'il dirait la même chose à propos des conversions à l'Islam d'allemands ou d'européens de souche ? Mort de rire

    On n'arrête pas le progrès des droits de l'homme, et surtout de la femme, en Terre d'Islam : une fillette yéménite de 8 ans demande le divorce (ce qui prouve, si je sais encore raisonner, qu'elle a été mariée avant huit ans):

    http://www.bivouac-id.com/2008/04/11/nojoud-nasser-8-ans-demande-le-divorce/

    et elle l'a obtenu (on l'a appris dans Le figaro)... une question que je me pose, c'est le montant de la pension alimentaire... parce qu'elle a d'énormes besoins, à cet âge là, les poupées, le jouets etc...et s'il y avait des enfants (car le mari admet avoir joui de ses prérogatives d'époux ) ? y aurait il garde alternée, ou bien la civilisation islamique supérieure a t'elle inventée des solutions bien plus civilisées, donnant ainsi des leçons à l'Occident dépravé ?

    ah oui elle est bien aussi celle là  : les parents qui ont prénommé leur fils "Islam" et qui veulent faire un procès à une chaine de télé qui lui a créé des problèmes pour participer à un jeu:

    http://www.bivouac-id.com/2008/04/16/bonjour-je-mappelle-catholicisme/

    ils ont raison ces parents ! d'ailleurs le président du "Cercle Averroès" (financé lui aussi par le département d'Etat américain, tout comme le CRAN, l'organisation communautariste des associations noires) a tout de suite décelé le piège raciste : si des parents français peuvent appeler leur fils "Christian", pourquoi des parents musulmans ne pourraient ils pas prénommer le leur "Islam"... ou "Oussama"... ou "Vive Ben Laden" pourquoi pas ?

    d'ailleurs je suis heureux de vous annoncer que ma femme et moi attendons un garçon....nous avons décider de le prénommer "Vive le Grand Israel"...moi cela m'indiffère, mais c'est mon épouse...elle a des attaches sentimentales avec ce pays...il faut bien être tolérant non ?Clin d'oeil on est multiculturel ou on ne l'est pas....Mort de rire et moi je le suis, d'ailleurs comment pourrais je ne pas l'être après avoir visionné ce sketche publicitaire avec Richard Bohringer faisant la promotion de la "diversité"... financé par SFR ! dans un but purement humanitaire et antiraciste bien sûr !Clin d'oeil

    allez, encore un petit pour la route :

    http://www.rebelles.info/article-18860314.html    à la fin de cet article il est signalé que le blâme de l'enseignant Louis Chagnon a été annulé par le Tribunal administratif de Paris , qui rappelle que "la vérité historique des propos n'est pas contestée" et que "la provocation n'est pas établie"...

     or qu'avait dit Louis Chagnon à ses élèves en salle de classe ?

    que "Mahomet va progressivement se transformer en voleur et en assassin".

    donc le Tribunal administratif de Paris affirme:

    1 qu'il est incontestable que Mahomet est historiquement un voleur et un assassin,

    2 et que dire une vérité historique incontestable n'est pas nécessairement de la provocation

    cela devait être souligné ! Clin d'oeil

     oui décidément, la France est bien le pays des droits de l'homme !Mort de rire

     


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  • Hoené WRONSKI (1776-1853) est un personnage à la fois fascinant et sulfureux, à la fois philosophe et mathématicien, qui a inspiré Balzac pour son personnage du mystérieux "mathématicien polonais" qui découvre l'Absolu et inspire Balthasar Claës, le héros de la "Recherche de l'Absolu", l'un des romans les plus beaux et les plus "initiatiques" (dans le sens défini ici, dont le paradigme est le discours de la méthode de Descartes, , pas dans le sens des attrape-nigauds "ésotéristes" ou "occultistes") de la Comédie humaine (qui, soit dit en passant, représente une mine de trésors et de recherches absolument fabuleuse pour ceux qui s'intéressent à ce dont traite ce blog, qui n'est rien d'autre justement que l'Absolu, ou "Dieu" envisagé intellectuellement).

    voir:

    http://messianisme.blogg.org/

    http://canonphilosophique.multiply.com/journal/item/4/Balzac_et_Wronski

    http://canonphilosophique.multiply.com/journal/item/1/1

    (lire cet article pour comprendre la véritable signification du "oui et non", qui rappelle comme je l'indique le "Est et non" du fameux rêve de Descartes en 1618, qui le baptise en tant que "prophète" du dieu des philosophes et des mathématiciens, qui supplante tous les faux prophètes jusqu'à Mahomet)

    voir aussi cet article consacré à Wronski sur "Fabula":

    http://www.fabula.org/colloques/document946.php

    On se gaussera certainement de voir un "rationaliste" convaincu (en tout cas convaincu de l'être) se livrer à des commentaires sur un auteur qui est plus considéré aujourd'hui comme un charlatan occultiste, qui fut de plus de son temps la risée des milieux mathématiques...

    mais je me suis expliqué sur cette apparente (et apparente seulement) contradiction et n'ai pas à y revenir ici...

    en tout cas j'ai conscience de remplir ici , à un certain point, les premières étapes que Wronski avait fixées à sa doctrine appelée "Messianisme", ou union de la philosophie, de la science et de la religion, programme en sept étapes qui étaient les suivantes:

    « L'objectif est de fonder péremptoirement la Vérité sur la terre, de réaliser ainsi la philosophie absolue, d'accomplir la religion, de réformer les sciences, d'expliquer l'histoire, de découvrir le but suprême des États, de fixer les fins absolues de l'homme et de dévoiler les destinées des Nations. »

    Accomplir la religion, cela voudra dire pour nous (et contrairement à ce que pensait Wronski du christianisme, quoique nous pourrions nous aussi clamer que nous entendons réaliser l'Evangile dans ce qu'il a de juste, dans son idéal de "pauvreté spirituelle" que Brunschvicg admire aussi beaucoup) mettre à bas les différentes théologies, comme nous allons maintenant nous y employer.

    Mais auparavant rappelons ce qu'est selon nous le "Dieu des philosophes et des Savants", que nous opposons de manière absolue (on comprendra par la suite pourquoi nous employons ce terme) au Dieu des religions abrahamiques, et qui est compréhensible de la manière la plus claire dans l'oeuvre d'African SPIR et de Léon Brunschvicg, et aussi dans celle, beaucoup plus abstruse voire illisible hélas, de Wronski...

    Il s'agit du Dieu-Raison, qui a bien des analogies avec le "νους"  des anciens philosophes grecs (Plotin), qui malheureusement a subi une tragique chute dans le mysticisme des Hermès Trismégiste et autres...

    C'est tout simplement (selon Brunschvicg) la "source de la Vérité", l'origine du fait (constatable et constaté depuis Descartes, Galilée et le 17 ème siècle européen) que notre espèce n'est pas simplement une espèce animale comme les autres, préoccuppée simplement de sa survie et de son confort douillet (quoiqu'en examinant de près 99 % de nos contemporains on pourrait avoir des doutes...comme aussi, soyons honnêtes, en nous examinant nous mêmes en bien des occasions), mais aussi et avant tout de la recherche de la Vérité, qui s'appelle "philosophie" et non pas religion.

    Non pas un Dieu dont "il y a vérité" (pour savoir s'il existe ou non) mais Dieu par quoi il y a vérité; un "Dieu" par rapport auquel on ne saurait se situer en face à face, mais le "Dieu" par lequel est rendu possible tout dialogue en face à face et "en esprit et en vérité"...

    Spinoza, dans le "Court Traité" est encore plus laconique, définissant Dieu comme la "Vérité", plusieurs siècles avant les tristes plaisanteries des "héros" cinématographiques de "La vérité si je mens", qui ne font rire qu'eux mêmes, ou du moins les personnes qui applaudissent aussi à "Bienvenue chez les chtis", c'est à dire....allez, soyons charitables, ne les qualifions même pas ! Mort de rire

    car enfin, de quoi est il question, qu'est ce qui est en jeu dans le relativisme post-moderne, dans cette haine de la Raison et de la vérité, qui se retrouve sous une forme ou sous une autre un peu partout, depuis Wittgenstein ou Feyerabend jusqu'à ceux que vitupère Alan Sokal et qui mettent au même niveau les légendes des peaux-rouges (peuple fort respectable au demeurant) et les théories scientifiques du peuplement de l'Amérique du Nord, ou bien l'astrologie et l'astronomie ?

    tout simplement de la tentative de relativiser l'Absolu sous le règne des "cultures" et de la sacro-sainte (n'est ce pas Sarko ?) différence et diversité "multiculturelle"...

    c'est à dire, en notre terminologie : de tuer Dieu, mais réellement cette fois, c'est à dire de couper l'humanité de tout accès à la Vérité, de la condamner donc au retour définitif à l'animalité...tout cela avec force prières et cérémonies "religieuses" si blles à contempler, puisque tout déclin du Dieu-Raison, du "Dieu qui est Esprit" ne peut que favoriser l'essor du Dieu qui ordonne, légifère, juge, condamne, pardonne, bref du Dieu auquel on peut s'adresser .... là encore la maxime évangélique prend un sens qui personne n'aurait imaginé : "il faut qu'il croisse pour que je diminue"

    en veut on encore un exemple cinématographique récent, tout "chaud" ? le film "Crimes à Oxford" (fort beau film au demeurant, tout à fait captivant), qui reprend les développements du second Wittgenstein, celui des "jeux de langage", avec la fin qui insiste avec complaisance, comme si nous n'avions pas encore compris, sur le caractère aléatoire, contingent, partiel, etc.., de la vérité, confondant ainsi ce que Brunschvicg appelle "source de Vérité", ou African SPIR "norme de pensée", et qui n'est rien d'autre que l'Absolu de Wronski, avec les théories scientifiques, effectivement toujours réfutables, qui en sont la "trace"...

    ou bien encore le film "A beautiful mind", qui date de 2001, sur le mathématicien John Nash, avec ce grotesque discours "vous êtes toutes mes raisons", "c'est dans le coeur, pas dans la tête et l'intellect, qu'il faut chercher le but de la présence de l'humanité sur terre"...

    n'en jetez plus la coupe est pleine !

    Mais nous allons maintenant nous acquitter, si possible, de notre dette, et réaliser la première étape de Wronski en démontrant que Dieu ne peut être que ce qu'en dit Brunschvicg, ou plutôt que si l'on dit "autre chose" à propos de Dieu (comme le font les théologies qui le caractérisent comme Tout-Puissant, infiniment bon, etc..., ou bien les différentes mystiques jusqu'aux déconstructionnistes à la Rorty, qui le définissent comme "Amour parfait") on est dans l'idolâtrie, le simulacre, l'imaginaire érigé en réel, à la place de "la chose même" : bref l'Idole.

    Ce faisant j'ignore si nous "accomplirons la religion sous la forme de la philosophie absolue"; en tout cas, si comme je le crois toutes les religions et "idéologies" datant d'avant l'ère scientifique doivent maintenant céder la place à la seule qui peut être nommée religion universelle, c'est à dire "lien" entre tous les êtres humains de toutes les époques, nous pourrions nommer cette "religion" (sans culte, rites ni prières ni mystères ) d'après Wronski : religion séhélienne, ou SEHELIANISME, d'après le mot hébreu "sekhel" qui est à peu près intraduisiable mais évoque les notions d'intelligence scrutatrice et discriminatrice, d'esprit mental ("mind"), de cerveau, de pensée, conscience  etc...une racine trilitère SKL qui a donné aussi "HasKalah", soit le fait de scruter les Ecritures par l'intelligence et la recherche rationnelle en commun; et le mot SEKHEL a été repris dans le titre de ce blog, "Shemesh Sekhel" voulant dire :"Soleil-Raison", ou "Soleil de la Raison".

    Ce que l'on dénomme "Esprit" correspond plutôt à l'hébreu "Neshamah" (terme très usité dans la Qabbalah, comme Sekhel d'ailleurs) mais ce blog se refuse à opposer un"Esprit", une "Conscience supérieure" mystérieuse, accessible aux seuls "initiés", qui planerait infiniment au dessus du "mental" rationnel : on s'achemine ici à la Raison supérieure par la raison... quotidienne, disponible à tout un chacun.

    Un peu de formalisation pour commencer....

    ici nous nous situons dans le domaine de ce qui peut être démontré, ou tout au moins justifié, par des arguments, qui ne peuvent être, jusqu'à plus ample informé, que des propositions, c'est  à dire des suites (finies, puisque jusqu'à plus ample information encore notre temps de vie , et donc de lecture et d'étude est fini) de "signes" ou de "symboles", par exemple en langage "de tous les jours" ou en langage mathématique.

    "Le vrai c'est ce qui est vérifié"... cet aphorisme de Brunschvicg est notre seul guide...et si c'est vérifié, alors c'est que c'est vérifiable...ou bien réfutable.

    Nous refusons donc, et refuserons toujours, pour les raisons explicitée par Hegel dans la "Préface à la phénoménologie de l'Esrpit", les discours des adeptes de la schwärmerei, et leur appel au "sentiment du divin" et autres intuitions mystiques de l'Ineffable, ou bien tout appel à l'autorité d'une prétendue "Révélation".

    Car il y manque la laborieux travail du concept et de la démonstration, qui est "arrachement à l'immédiateté de la vie substantielle", et consiste à "acquérir des connaissances de principes et des points de vue universels".

    Un sentiment "ineffable" ne peut être , par définition, justifié ou réfuté sur le plan du discours, qui doit seul nous occuper ici, nous qui essayons de porter notre pensée de notre ventre ou de notre coeur jusque dans notre tête. Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié de même; si vous avez le "sentiment" que dieu est ceci ou cela, alors j'ai parfaitement le droit d'être d'un autre "sentiment", sans avoir moi non plus à me justifier; et si vous invoquez la prétendue autorité d'une "Descente en majesté depuis le ciel intelligible", ou d'une "Révélation sacrée" (Coran Torah, Vedas, Avesta, etc...), qui a eu lieu comme par hasard "dans les anciens temps" et réservée à un seul ou quelques élus, dans des endroits inaccessibles (montagne, désert, etc..), alors réciproquement j'ai aussi moi parfaitement le droit d'invoquer une "révélation" qui aurait été réservée à moi seul, nouveau prophète, par exemple, pourquoi pas, dans les délires de la drogue ou de la saoûlographie, puisque c'est "à la mode" chez les bobos branchés de Saint Germain des Prés !

    suis je inférieur à Moïse ou Mahomet ? ce serait un entorse inacceptable aux "droits de l'homme", et à ll'indépassable idéal républicain d'Occident : liberté, égalité, sexualité !

    vous voulez faire c... le monde  en vous réclamant d'un mystérieux "régime alimentaire" , ou d'une norme vestimentaire, ou d'un jour sacré, qui vous auraient été prescrits par Dieu par l'intermédiaire d'une prétendue Révélation faite à vos aîeux  (ou à un "élu" choisi comme Messager parmi eux, alors que le Dieu Tout Puissant devrait très bien pouvoir envoyer des messages à tout un chacun, sans fil et à toutes les époques et dans toutes les galaxies, puisqu'il peut TOUT ...non ?) il y a 50000ans, ou 6000 ans, ou 1500 ans, tout en haut de la "Montagne sacrée" ou au fin fond du désert ? et moi alors, qu'est ce qui m'empêche d'invoquer une Révélation qui m'aurait été adressée par "Dieu" en personne dans mon salon hier soir, et qui m'ordonnerait de manger ci et pas ça, de me couvrir la tête ou de me promener tout nu ? vous qui vous plaignez sans cesse du racisme parce qu'on vous demande d'envlever votre voile en certaines occasions, avez vous eu pitié des pauvres nudistes, victimes d'un racisme et d'une discrimination bien plus graves, puisqu'ils ne peuvent pas pratiquer leur "culte" (se promener tout nus) sous peine de prisons ferme, en dehors de certains ghettos appelés "plages naturistes" ?

    bref : si vous voulez emmerder les autres figurez vous que moi aussi je sais faire, et que je pourrais même me révéler plus fort que vous à ce petit jeu là...

    mais laissons là les vaches sacrées du paganisme, fût il monothéiste, et revenons à nos moutons....et une fois encore citons Hegel pour adresser un adieu définitif aux "gens de l'ineffable" qui refusent d'affronter la critique et le discours rationnel, avec ses exigences de preuve et de justification :

    "tous ceux qui ne cherchent que l'édification, qui demandent qu'on enveloppe comme dans un brouillard la terrestre diversité de leur existence, et recherchent la jouissance vague de cette divinité indéterminée, peuvent bien essayer de voir où ils trouveront cela; ils trouveront eux mêmes aisément les moyens de s'inventer une fantasmagorie exaltante et passionnée, et d'en faire étalage. Mais la philosophie doit se garder de vouloir être édifiante.....

    ......ce discours prophétique s'imagine qu'en agissant ainsi il reste juste au centre et dans la profondeur, et jette un regard méprisant sur la déterminité, et se tient intentionnellement éloigné du concept et de la nécessité, en tant qu'ils sont la réflexion qui n'a de demeure que dans la finitude.

    Mais de même qu'il existe une largeur et une profondeur vides....de même ce discours est une intensité sans aucune teneur, qui se comporte comme une pure et simple force sans expansion, et dès lors est la même chose que la superficialité. La force de l'esprit n'est pas plus grande que sa manifestation extérieure, sa profondeur ne va pas au delà du point où il accepte de se répandre et de se perdre dans son déploiement"

    (ici "déploiement" traduit Auslegung, soit un déploiement qui manifeste toutes ses parties, et donc une analyse; nous ne sommes pas loin de l'analyse qui selon Brunschvicg caractérise la pensée moderne depuis la révolution scientifique du 17 ème siècle, et le terme de "réflexion" utilisé un peu plus haut rappelle la méthode réflexive qui caractérise la pensée de Brunschvicg, et dont l'une des tâches de toute pensée à venir pourrait être de la rapprocher de la phénoménologie ainsi que de la pensée dite "analytique" anglo-saxonne). Mais continuons ces citations de Hegel, toujours extraites de la préface à la Phénoménologie de l'esprit, préface qui à elle seule constitue un traité de philosophie

    "quand ce savoir substantiel sans concept prétend avoir le caractère propre du Soi même, enfoui dans l'essence et qu'il philosophe de manière vraie et sacrée, il se dissimule qu'au lieu d'être dévoué à Dieu, en méprisant la mesure et la détermination, il ne fait au contraire, tantôt que laisser prévaloir en lui même la contingence du contenu, tantôt que faire prévaloir en celui ci son propre arbitraire.

    En s'abandonnant à la fermentation débridée de la substance ils s'imaginent, par l'enveloppement de la conscience de soi et l'abandon de l'entendement, être du nombre de ceux que Dieu compte pour les siens, et à qui il donne la sagesse dans le sommeil; mais voilà aussi pourquoi ce qu'ils reçoivent ainsi et mettent au monde pendant leur sommeil, ce sont des rêves"

    Sacré Hegel ! comme tout ceci sonne juste face aux "marchands de sommeil" de la mystique ou de la révélation... en tout cas il me semble en avoir assez dit pour nous justifier sur notre refus d'une "révélation" ou d'une intuition qui refuserait d'entrer dans l'arène de la critique rationnelle.

    Nous nous sommes appuyés sur Hegel, nous qui sommes loin d'être hégéliens, nous méfiant de toute "Grande logique", qui prétendrait livrer la pensée de Dieu avant la création du monde, que ce soit celle de Hegel ou le dernier exemplaire en date qui est la "Logique des mondes " de Badiou.

    De Hegel je ne craindrai pas de faire un détour par Heidegger, qui est loin d'être un des Maitres reconnus sur ce blog, mais dont je ne peux cependant que saluer la parution de la traduction en français du Tome 38 de l'édition intégrale : "La logique comme question en quête de la pleine essence du langage".

    D'abord parce que cette parution fait justice d'une présentation un peu trop sommaire et philosophiquement orientée de l'engagement nazi de Heidegger. Je ne prétends pas ici "défendre" Heidegger, j'en serais d'ailleurs bien incapable. Cependant il est bon que chacun puisse juger sur pièces, et étant donné que ce volume est constitué d'un cours que Heidegger a donné immédiatement après sa démission du recorat, en 1934, il constitue une pièce importante au dossier.

    Mais je fais surtout allusion à ce livre parce que Heidegger y part du Logos grec et de sa concption de la pensée comme s' accomplissant dans l'énoncé, dans la proposition, ce qui est exactement la conception que nous venons d'illustrer ici, ce qui n'est pas un hasard puisque le Logos grec est l'une des deux "jambes" de la pensée occidentale, en concurrence-concomitance avec la Révélation hébraïco-chrétienne. Et nous entendons ici nous faire unijambistes !

    Que Heidegger critique la mathématisation de la logique, qui est pour nous une avancée définitive par delà son stade aristotélicien où Kant la considérait comme figée depuis 2000 ans et pour toujours, mathématisation dont Heidegger ne reconnait pas la nouveauté (consistant à remplacer la logique du syllogisme par une logique des relations, celle de la science, dont la théorie des topoi chère à Badiou et à nous donne la version mathématique-formelle sans doute définitive ...pour un certain temps  ), soit ! qu'il passe par le questionnement de la logique vers l'essence même du langage, et s'achemine ainsi vers un accomplissement  de celle ci non pas dans les Révélations hébraïco-chrétienne (et islamique) mais dans la poésie, soit !

    nous ne sommes pas heideggerriens, et n'avons donc pas à répondre pour tout ceci... ni contre, cela serait un autre débat!

    mais l'important est que celui qui reste, quoiqu'on en dise, l'un des penseurs les plus importants du 20 ème siècle voit dans la logique (et donc, par ricochet, dans la Mathesis, et dans la science) tout autre chose qu'une technique d'argumentation fondée sur des règles figées pour l'éternité.

    Extrait de Heidegger "La logique n'est donc pas pour nous un entrainement à une manière meilleure ou pire de procéder dans la pensée, mais un questionnement qui mesure pas à pas les abîmes de l'Etre; non pas la collection desséchée des lois éternelles de la pensée, mais le site où a lieu ce qui dans l'homme est digne de question".

    L'appel à un "ébranlement" de la logique , dans la perspective d'une mise sous tutelle de celle ci par la métaphysique de la présence (à la fois platonicienne, aristotélicienne et chrétienne selon Heidegger) et vers la mise en chantier de LA question sur l'être à venir de l'homme, cet appel me semble bien proche de la tâche définie ici , dans une tout autre "ambiance" certes, comme Mathesis universalis, et spécificiquement dans cet article comme fondation de la Vérité.

    Car il faut bien souligner clairement, ce que je fais ici, que nous nous démarquons complètement de la techno-science et du discours politico-économique ambiant sur la "recherche scientifique"; celle ci n'a pas pour but selon nous le confort matériel des générations futures ni la réponse aux défis (écologiques notamment) de l'époque, qui menacent l'humanité d'une extinction physique à court terme.

    Car la recherche scientifique fait partie d'un ensemble plus vaste (que nous nommons Mathesis universalis) dont l'enjeu est rien de moins que l'être à venir de l'homme...et de Dieu, ajouterons nous ?

    La vérité si je ne mens pas ou : comment j'ai appris à ne plus m'en faire à propos de Dieu et à aimer les catégories et les foncteurs

    L'approche adoptée ici consiste donc à mettre l'accent sur le Logos, le fait de parler (rationnellement) et de réfléchir (en commun, de façon dialectique), sur ce qui est dit et pensé pltôt que sur ce qui est, et à propos de quoi on le dit ou on le pense. Cela ressemble au "tournant linguistique" analytique, chez le second Wittgenstein par exemple, mais il n'y a aucun point commun : car le "linguistic turn" est une catastrophe menant au relativisme culturel, c'est à dire au nihilisme actuel; de notre côté, nous défendons l'inverse, à savoir qu'il est une Vérité absolue, unique, universelle, que nous nommons "Dieu", et qui encore une fois n'a absolument rien à voir avec l'Idole des trois monothéismes abrahamiques, ni non plus avec celles de l'hindouisme. Nous appelons toutes ces "religions" (terme d'ailleurs impropre, puisque l'on sait que le terme  arabe "din" n'est pas vraiment traduisible par "religion", mais qu'importe ici..), ou plutôt leur versant métaphysique et théologique, des idolâtries et des paganismes. Spinoza dépeint de manière admirable ces "paganismes" à la fin du livre I de l'Ethique dans le court "Appendice" où il explique l'origine des "dieux" que se sont donnés les hommes depuis la préhistoire sans doute, et dont Allah , Krishna ou les autres dieux ne sont jamais que de nouveaux exemplaires... aussi ne puis jeque renvoyer à ces quelques pages qui sont parmi les plus admirables de toute la littérature philosophique, comme aussi le début du "Traité de la réforme de l'entendement" de Spinoza aussi, ou bien les Méditations cartésiennes

    Le "Dieu" dont nous parlons ici, le "Dieu des philosophes et des savants" n'est pas une "Personne" à qui l'on pourrait s'adresser, ou qui aurait des intentions nous concernant, ou qui interviendrait dans l'histoire.

    Si un astéroîde menace de percuter la Terre, et d'anéantir complètement toute vie humaine et animale (sauf les fourmis et les puces), comme Apophis menace de la faire le 13 Avril 2029, où il passera à 32000 km de notre planète  et de nouveau en 2036:

    http://fr.news.yahoo.com/afp/20080416/tod-allemagne-usa-espace-astronomie-inso-7f81b96.html

    il est vain d'espérer changer son parcours grâce à des prières ! c'est aux scientifiques d'imaginer et de bâtir, éventuellement, un dispositif pour empêcher la collision ( fusées munies de bombes thermonucléaires pour détourner l'astéroïde, "filet" géant, miroirs optiques géants, etc...).

    Si comme des indices de plus en plus nombreux le laissent hélas présager la nourriture et l'eau viennent à manquer dans l'avenir pour nourrir toute l'humanité, il sera vain de prier une quelconque divinité pour qu'elle vienne à notre secours : c'est à nous de réfléchir et d'agir, puisque "Dieu" est la Raison, c'est à nous d'user de notre raison pour prévoir ce qui va se passer... pour prendre un autre exemple, cinématographique, dans le film "Apollo 13", qui relate les évènements réels survenus en 1970, année où les astronautes américains en route vers la Lune ont échappé de peu à la mort , lorsque dans le film les ingénieurs de la NASA réussissent finalement à organiser le retour du vaisseau endommagé vers la Terre, il y a un dialogue très court entre la tour de contrôle de Houston et le vaisseau, mais qui représente pour l'humanité un pas de géant (philosophique) encore bien plus grand que celui de 1969 lorsque le premier humain a posé le pied sur la Lune. Dans ce dialogue donc, qui dure juste une minute dans le film, l'ingénieur de la NASA responsable de l'opération de sauvetage dit au commandfant du vaisseau Apollo 13 : "voici les paramètres que nous avons calculés pour votre retour vers la Terre, pouvez vous les vérifier ?"...et les astronautes font les claculs et finalement annoncent qu'ils ont obtenus les mêmes résultats. C'est que si un seul des paramètres est faux, alors ils pourront bien prier le dieu qu'ils veulent : Allah, Jésus, Jehovah, Kali ou Vishnou ... le vaisseau ira se perdre dans l'immensité de l'espace et ils mourront tous dans des souffrances atroces...par contre si les calculs sont justes, alors ils ne sont pas certains d'êtres sauvés, car la Raison mathématicienne ne peut pas prévoir tous les aleas... mais ils peuvent quand même avoir confiance dans leurs chances (et même estimer ces chances qu'ils ont de s'en tirer avec un intervalle de confiance !). Ainsi apparait avec évidence que le "Dieu -Raison" est supérieur à tous les prétendus "dieux" de la Foi, mais qu'il ne reprend pas tous les Attributs des anciens dieux , ni la Toute Puissance ni la Toute Bonté en particulier : c'est que le Dieu de l'ancienne métaphysique n'était qu'une Idole inconsistante, et que la Toute-Puissance est contradictoire avec la Toute-Bonté. Quant à être "Tout connaissant", la physique quantique a montré que cela n'a aucun sens : l'aléatoire est au coeur du réel.

    Le "TOUT" est une notion inconsistante : par contre la Raison a le "souci" du Tout qui était mis en avant par l'ancienne philosophie grecque ("meleta to pan"), et on peut aussi bien dire qu'elle a le souci de l'Un, puisque  toujours d'après les Grecs : Un = Tout ("En to pan").

    Allons nous dire alors que l'Un-Tout est "ineffable", nous réfugier piteusement, après tant d'autres, dans les arcanes mystiques, c'est à dire mystifiants, de la Sainte Nescience, de la "docte ignorance", des "nuées du sanctuaire" ou du "nuage d'inconnaissance" ? Non ! nous refusons, car ce serait faire le premier pas vers l'humiliation suprême qui consiste à recommencer à prier ! nous sommes des hommes, fiers, solitaires, dédaigneux (Plotin disait : c'est aux dieux de venir à moi, pas à moi d'aller à eux") , pas des disciples ni des adorateurs qui se courbent et se "soumettent"! nous sommes les Insoumis ! plutôt régner en Enfer que servir au Ciel   !

    Il n'y a pas d'ineffable; mais la Vérité absolue dont je parle plus haut ne consiste pas en un "dire", en un système achevé (une catégorie achevée) de théories consistant en des catégories de théorèmes et des propositions. Car "il n'y aura pas d'épiphanie de la Vérité". Alors ? où en sommes nous ?

    Alors, c'est là encore Brunschvicg, le bon papa Brunschvicg ,  le bon Maitre souriant et compatissant, qui nous donne la clé pour sortir de ces impasses où nous pourrions tourner longtemps comme dans un labyrinthe, analogue à celui du "Parménide" de Platon. Prêtez l'oreille , car la "vérité vous rendra libres" :

    "L'opposition décisive entre l'idéalisme mathématique de la République platonicienne et le réalisme astro-biologique de la Métaphysique aristotélicienne a défini le thème fondamental de l'Occident dans le domaine pratique comme dans le domaine théorique, indépendamment de toute référence au christianisme. Plusieurs siècles avant qu'il ait commencé sa propagande, la polémique de l'Académie et du lycée apporte le témoignage lumineux qu'il existe deux types radicalement distincts de structure mentale, commandés, l'un par les relations de la science (mathemata), l'autre par les concepts du discours (logoi). De là procède le problème religieux tel qu'il se manifeste dans la terminologie des Stoïciens avec la dualité du Verbe intérieur, ou Raison : logos endiathetos, et du Verbe extérieur ou langage : logos prophorikos"

    (ces lignes sont extraites de la fin de l'Introduction au "Progrès de la conscience dans la philosophie occidentale").

    Tout est dit, et si bien dit: l'Absolu-Raison dont nous parlons, c'est le Verbe intérieur ! et ce n'est pas une découverte chrétienne, tout ce qu'il y a de bon dans le christianisme et l'Evangile (comme par exemple l'admirable prologue de l'Evangile de Jean) est emprunté aux Grecs et à leur philosophie, au platonisme. Le déclin occidental, pendant 2000 ans, jusqu'au réveil cartésien au 17 ème siècle, peut se lire comme la décomposition (chrétienne) du platonisme.

    Il se manifeste, ce Verbe, dans le cogito de Descartes  des "Meditationes", qui donne l'accès à une vérité absolue (puisque la nier revient à l'affirmer) qui n'est aucunement une vérité propositionnelle figée sur elle même dans un "dit" définitif, mais un dynamisme : le dynamisme de l'expansion infinie de l'intelligence ! qui permettra l'absolu désintéressement de l'amour (mais l'ordre est important : l'amour est sous condition de l'intelligence, qui est première, si vous essayez de commencer par l'amour, vous êtes dans le désastre de la Foi).

    Il se manifeste dans l'interprétation, lisible de façon implicite si un peu embrouillée, chez Wronski, de la maxime évangélique : "Cherchez et vous trouverez"... ou, dans l'Evangile de thomas, bien souvent préférable aux autres car dénué de toute cette répugnante mythologie biblique vétéro-testamentaire : "Celui qui cherche, trouvera; à celui qui frappe, on ouvrira". Qu'est ce que cela veut dire ?

    Rien d'autre que ceci : si je cherche réellement et sincèrement la vérité, donc si j'ai repoussé et détruit, à la manière de Descartes, toutes les prétendues "vérités" de la vulgate collective et populaire, je ne suis pas dénué de tout, mais je possède d'ores et déjà une première vérité : que je suis justement à la recherche de la vérité, la preuve en étant que j'ai déjà accompli cet immense travail (négatif certes) de destruction des préjugés et prétendues "vérités".

    "O toi ! malheureux, à qui la vérité, en ses premières vagues, n'apporte que des épaves !"... peut être, mais de ces épaves, je peux tirer, comme Robinson Crusoe, les matériaux pour bâtir un nouveau et splendide navire ("navire de bois"), avec lequel peut être... un jour nous franchirons la mer ? et quand bien même le port n'existe pas, quand bien même nous ne pourrions jamais quitter la haute mer, où nous devrions effectuer toutes les réparations nécessaires (et provisoires) du "vieux rafiot" scientifique, quand bien même la vérité ne serait que la baleine blanche du vieil Achab... le navire ! grand dieu où est le navire...millions d'oiseaux d'or, Ô future vigeur ? est ce en cette nuit sans fonds que tu dors et t'exiles ? Ô Seigneur ! écoute notre voix ! un matin succède à un autre matin, et jamais ne vient le jour mais plutot des ténèbres visibles servant seulement à découvrir des régions de chagrin, où ne vient jamais l'espérance, qui vient à tous...Ô Seigneur tu m'arraches...à Carthage alors je m'en fus... "ma seule étoile est morte"... Cynthia n'est plus ici ni Sophia l'attentive... je veux de ces fragments étayer mes ruines;le prince d'Aquitaine à la tour abolie. Pays de sources, pays d'eaux vives, où il semble être toujours après midi, où coulent le lait et le miel...Hieronymo is mad again..

    mais je m'égare

    revenons à la discipline, non de l'arcane, mais des mathemata...elle seule pourra nous garder des tentations "sentimentales" de la poésie..."car les poètes mentent trop" et nous ne voulons plus mentir...

    Le Verbe intérieur ! soit ! mais pour examiner ce que c'est que le Verbe intérieur, il faut examiner ce que c'est que de produire des discours extérieurs,ou des théories, ou des systèmes de théories, ce qui se passe quand on parle, quand on échange des informations, quand on cherche, en commun ou seul, la vérité...ou des vérités. Car il y a plusieurs façons de parler...

    Il y a d'abord, et c'est le plus courant, le "parler pour ne rien dire", celui de la quotidienneté et de l'inauthenticité du "On" ("Man") de Heidegger. Personne n'y échappe. On parle sans but précis, pour se sentir bien en groupe, pour briser le silence, parce qu'il faut bien parler...appartiennent à cette catégorie la plupart des émissions de télévision, même celles qui prennent la forme du débat d'experts, littéraire, ou politique. Pas la peine d'en attendre une vérité quelconque, le but est ailleurs, dans la confrontation des egos qui fait augmenter l'audience.

    Une deuxième sorte consiste à parler avec d'autres dans un but précis, par exemple je veux éclaircir avec mon subordonné certains points, sur l'état d'avancement d'un travail . Il s'agit d'un but utilitaire, concernant la vie d'un certain groupe de personnes (dans l'exemple choisi, l'équipe de travail).

    S'il n'y avait que ces deux types d'activité intellectuelle et discursive, notre espèce humaine ne serait pas très différente des autres espèces animales, à part la faculté du langage, et encore, il est prouvé que des animaux comme certains insectes, ou des mammifères, échangent des informations au moyen de "signaux" (olfactifs, visuels), que donc ils "parlent" entre eux (ainsi par exemple un oiseau cherchant une femelle enverra des "signeaux" en adoptant un certain comportement, en émettant certains cris, etc..).

    Mais il existe au moins deux autres "sphères" de sens, de "discours" ou en tout cas de systèmes de significations qui semblent être particulières à notre espèce, et qui visent à des buts de portée non plus restrinete à quelques humains, mais "universelles" : l'art et la religion, ou pour en rester à un niveau de généralité maximal disons l'art et le domaine du "sacré". De grandes oeuvres comme le théâtre de Sophocle, comme la Divine Comédie, ou la Recherche du temps perdu concernent et appartiennent au patrimoine commun de toute l'humanité, tout comme les livres dits "sacrés" que sont Bible, Vedas, Coran, Edda, Tao Te king etc...

    l'art prend d'ailleurs son origine dans le "sacré", ainsi la poésie découle de l'épopée ou de la chanson de geste, le roman apparait en Europe à l'ère moderne comme version "sécularisée" de l'histoire sacrée qui est racontée dans les oeuvres "anonymes" des conteurs. Le théâtre d'Eschyle, Sophocle ou Euripide s'origine dans les Mystères...d'autre part il ya aussi les autres formes d'art (musique, peinture) qui là aussi découlent d'un stade "sacré" plus ancien.

    Les problèmes apparaissent quand il s'agit de confronter les unes aux autres ces diverses oeuvres artistiques ou "sacrées". En est il besoin d'ailleurs ? pas forcément ! une grande oeuvre poétique ou romanesque se suffit à elle même, c'est un "monde" de pensée et de significations , un univers clos sur lui même. Mais la "confrontation" surgit quand certains écrits sacrés, plus précisément religieux, se réfèrent à d'autres écrits sacrés pour les considérer comme "faux", ou appartenant à des stades "dépassés" de l'humanité. Ceci commence semble t'il avec le prophétisme d'Israel, puis se transmet par universalisation au christianisme et à l'Islam : on sait que le Coran , tout en reconnaissant l'origine divine des deux révélations monothéistes précédentes, les considère comme entachées de falsifications humaines.

    Quelles solutions peuvent trouver ces problèmes de "confrontation" ? celles ci sont de deux sortes : violente et discursive-rationnelle. La première sorte de solution est évidemment la plus fréquente dans l'Histoire, tout au moins depuis l'apparition des deux monothéismes se voulant "universels", valables pour toute l'humanité. l'Islam connait en ses premiers siècles une expansion fulgurante par voie de conqutes guerrières, tout comme d'ailleurs le christianisme une fois qu'il est devenu la religion officielle (et seule autorisée) de Rome, après Constantin, puis celle des empires successifs qui se succèderont ou celle des nations d'Europe. L'activité des missionnaires semble pacifique et fondée sur la persuasion des "indigènes", mais l'armée n'est jamais loin... au cas où

    Mais la confrontation discursive-rationnelle existe aussi, dans les différentes "disputationes" : elle se fait sur le terrain plus "neutre" de la philosophie, ainsi par exemple les confrontations entre les "latins" comme Thomas d'Aquin et les "arabes" ou les "averroïstes" : tous se réfèrent à Platon et surtout Aristote, qu'ils considèrent comme leur maitre commun, tout au moins dans la domaine de la philosophie, qui est celui de la raison, tout en admettant qu'il y a un domaine "supérieur" à celui de la raison, le domaine de la révélation et de la foi.

    Cette analyse sommaire nous mène donc à définir un troisième "étage", après le premier niveau "quotidien-utilitaire" et le second, celui des arts et du sacré (religions). Ce troisième niveau est celui des sciences et de la philosophie, que nous mettons dans un même groupe car il est indéniable que les sciences naissent de la philosophie. Nous appelons aussi ce troisième étage celui de la "raison". On pourra nous faire l'objection que les sciences ont elles aussi un but utilitaire, l'amélioration des techniques, qui ne sont qu'un prolongement et un perfectionnement en puissance et en efficacité des activités animales, mais cette objection ne tient pas : un pays comme la Chine avait des techniques merveilleusement développées mais n'a jamais pu produire l'analogue des sciences qui sont nées en Occident et seulement en Occident, chez les Grecs d'abord sans se distinguer des premières activités philosophiques, puis dans les contrés soumises aux invasions d'Alexandre (les sciences dites hellénistiques) , avant de décliner ou de se perdre avec les conquêtes romaines puis au moyen âge, puis de connaitre une spectaculaire renaissance en Europe à la fin du Moyen age.

    Bien entendu, on pourra faire le reproche à cette courte analyse d'être trop simpliste, d'ignorer les sciences védiques, égyptiennes, islamiques... mais j'ai déjà dit ici que les musulmans héritent des sciences antiques (hellénistiques ou hindoues) en les perfectionnant certes, mais sans en modifier complètement la nature, comme ce sera le cas avec la mutation moderne intervenue au 17 ème siècle européen... et de toutes façons ce n'est pas le sujet de cet article déjà trop long.

    Sciences et philosophie se caractérisent par la notion de "progression" : c'est évident en ce qui concerne les sciences, ainsi la physique  de Newton et de Galilée, qui remplace celle d'Aristote comme l'adulte prend la place de l'enfant,  est elle dépassée par celle d'Einstein sans être totalement annulée (elle reste valable pour les vitesses faibles par rapport à celle de la lumière). C'est aussi tout le mérite du livre de Brunschvicg, "Le progrès de la conscience dans la philosophie occidentale", d'avoir montré que c'est le cas aussi en philosophie. Les philosophes occidentaux depuis Platon et Aristote jusqu'à Badiou ou Heidegger dialoguent entre eux, se confrontent dans le domaine de la pensée, sans apparemment lever des armées pour poursuivre le débat sur le terrain militaire... exception faite des états inspirés par la philosophie de Marx, mais il a été suffisamment montré (par exemple par le philosophe chrétien Michel Henry) que Marx n'a rien à voir avec ces dérives et ces aventures.

    Mais comment entendre cette "progression" ? certainement pas naïvement, de façon linéaire et continue dans le temps historique !

    Je vais ici introduire une formalisation très sommaire au moyen des catégories. Le seul outil utilisé sera celui des catégories dites "maigres" ("thin categories"), où il n'y a qu'un seul morphisme entre deux objets, qui sont équivalentes aux classes munies d'un préordre :

      http://en.wikipedia.org/wiki/Preordered_class

    L'exemple le plus simple est celui des entiers naturels N : 0 ,1,2,3.... les objets de la catégorie N sont les nombres entiers, et il y a une flèche, et une seule, entre deux entiers m et n, si m est inférieur ou égal à n :

         m → n si et seulement si  m ≤ n.

    Les flèches se composent de manière associative comme dans toute catégorie : si  m ≤ n et  n ≤ r alors m ≤ r et ceci se traduit tout simplement par la composition des flèches :

         m  → n → r : les deux flèches se composent pour donner comme résultat la flèche (unique) : m → r

     O est alors un "objet initial" dans cette catégorie N c'est à dire que pour tout objet n de la catégorie il y a une flèche unique de 0 à n : 0 → n

    Revenons à notre notion de progression des discours et des théories et analysons là au moyen de cette formalisation très simple. On peut définir au moins trois ordres différents de "progression":

    -un ordre qui est celui de la dérivation logique : une théorie peut être vue comme une catégorie dont les objets sont les propositions (les théorèmes) et il y a une flèche (et une flèche unique) entre deux propositions P et Q si P implique (logiquement) Q.

     

    -un ordre que nous pourrions appeler "épistémologique", entre théories , propositions , ou même entre classes de théories ("disciplines") : une théorie T sera dite "impliquer" ou "précéder" une théorie R :    T → R

    si  la théorie R a "besoin" de la théorie T (des objets de celle ci, des concepts qu'elle permet de définir, et de sa vérification par l'expérience) pour être elle même définie et validée, ou bien si la théorie T permet d'expliquer tout ce que la théorie R explique, tout en expliquant bien plus (on dira que T contient R, ou du moins contient une sous-théorie isomorphe à R).

    Ainsi, pour nous placer à une niveau de généralité élevé, la physique relativiste "contient" (a la préséance sur, "précède") la physique newtonienne.

      - enfin nous définissons un troisième ordre, que nous appelons "métaphysique" ou "transcendantal" entre des propositions, des théories, des classes de théories.

     On aura une flèche entre deux objets :  U → T

     si la vérité de T a pour condition de possibilité la vérité de U. S'il n'y a pas un sens à parler de U et de sa "vérité" et si U n'est pas "vraie" en ce sens  , alors il n'est même pas possible de donner un sens à T et à sa vérification, et donc à sa vérité.

    C'est une condition plus générale, et plus forte, que les deux précédentes, et je vais le faire comprendre sur un exemple qui constituera la réfutation promise des théologies.

    Mettons que deux théologiens ou métaphysiciens discutent entre eux pour confronter les validités de leurs théologies ou de leurs théories métaphysiques en un débat rationnel.

    Alors ils pourront peut être se mettre d'accord en un temps fini sur la question de savoir laquelle des deux théologies est la bonne... ou peut être de reconnaitre qu'aucune des deux ne l'est. Soyons optimistes et supposons que nous avons affaire à deux théologies (ou métaphysiciens) honnêtes et absolument non violents : ils pourront peut être arriver à se mettre d'accord sur une nouvelle théologie, ou métaphysique, qui remplacera les deux et qu'ils reconnaitront tous deux comme "vraie". Cela veut dire qu'ils se seront mis d'accord sur un certain nombre d'axiomes, vérités indémontrables, admises par "révélation " ou par "accord rationnel" dont ils dériveront, par dérivation logique, les autres "vérités" de la nouvelle théologie.

    Mais il est en tout cas une vérité "absolue" sur laquelle ils sont d'accord "a priori" s'ils s'engagent dans la discussion, c'est à dire s'ils décident d'éviter la guerre et la violence : c'est qu'il y a la Raison, qui permet de départager selon le vrai et le faux les "vérités" que l'on peut dire, soit dans le domaine de la foi soit dans le domaine de la science.

    Cette vérité "absolue" peut se dire encore ainsi : il existe un "garant", une source de vérité , un Verbe, qui permet de juger et de départager tout ce qui peut se "dire" et s'évaluer selon le vrai et le faux. Ce "garant", c'est ce que nous appelons "Dieu", ou "Raison", ou "Vérité ", ou "Verbe", les mots importe peu.

    elle est "absolue" en ce sens que c'est un "objet initial" , et c'est le SEUL objet initial, dans une catégorie dont les objets sont toutes les théories , ou systèmes de théories (au sens large : ainsi une théologie est une théorie si elle peut s'évaluer sur le terrain du vrai et du faux, de la raison) et les flèches correspondent au troisième "ordre", dit "métaphysique" ou "transcendantal", que nous avons défini plus haut.

    Si vous vous engagez dans un débat rationnel, ou dans une recherche de la vérité solitaire au moyen de la raison, alors vous reconnaissez cette "vérité première", et toutes les "vérités" auxquelles vous pourrez éventuellement parvenir seront "sous condition", "précédées par" , cette vérité "initiale", c'est à dire que dans une catégorie dont les flèches sont celles du "troisième ordre" défini par nous, il y aura une flèche depuis cette vérité première vers toute vérité à laquelle vous pourrez parvenir.

    La seule vérité absolue sera donc cette vérité qu'il y a une source de vérité, qui est la Raison, ou Dieu, radicalement immanente à l'esprit humain, qui permet de parvenir à la vérité à propos de tout ce qui est (quel que soit son ordre de phénoménalité).

    aucune autre vérité ne pourra donc se donner comme "absolue", puisqu'elle est sous condition de cette vérité première.

    Les théologies ou religions ou "livres sacrés" (notamment le Coran) sont donc ici réfutés puisqu'ils disent d'eux mêmes qu'ils sont des Vérités absolues et parfaites. Or ils ne peuvent pas l'être puisqu'ils sont sous condition et dépendance de la Vérité première qui est celle de la Raison, ou Dieu des philosophes et des savants.

    C Q F D.

     

     

     

     

     

     


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